Le playback: un bon moyen de s’exercer à improviser
Aujourd’hui j’ai publié la 6éme vidéo de la série « Etude du standard I can’t give you anything but love » qui est un playback pour s’exercer à improviser. C’est exactement le même playback que j’ai utilisé dans les autres vidéos de la série, qui va vous permettre de faire les mêmes exercices !
Je profite donc de l’occasion pour vous parler de l’utilisation de play-back lorsqu’on joue du violon ou un autre instrument et qu’on veut travailler l ‘improvisation.
Pourquoi utiliser un playback ?
Il y a plusieurs raisons qui pour moi font du playback un excellent outil de travail. C’est évident que l’idéal est de faire des répétitions avec un groupe ou avec un musicien, par exemple de trouver un pianiste ou un guitariste qui vous accompagne, que vous puissiez répéter avec lui tous les jours. Malheureusement, ce cas de figure n’est pas toujours possible. L’utilisation des playbacks est à mon avis une excellente alternative, même si musicalement ce n’est pas toujours optimal ! Cela reste un instrument de travail, un moyen de faire des exercices, afin de mieux se préparer pour ses prestations qui seront, elles, avec de vrais
musiciens !
3 bonnes raisons d’utiliser des playbacks
– C’est un moyen de jouer
Pour apprendre à jouer du jazz, il faut .. jouer, jouer, jouer ! De grands musiciens comme Stéphane Grappelli ou Django Reinhardt viennent d’une époque où ils avaient l’opportunité de jouer en public tous les jours et dès leur plus jeune âge. En jouant continuellement, leur oreille s’est formée, leur sens du rythme, ainsi que leur technique.. Ils jouaient avec des musiciens expérimentés et apprenaient énormément par mimétisme.
Les temps ont changé, et nous sommes passé à une époque où nous pouvons trouver toutes les informations que nous voulons sur internet… Nous pouvons donc continuer d’apprendre par mimétisme, si par chance nous arrivons à faire le tri parmi l’infinité d’informations qui nous est donnée… Mais pour jouer c’est plus compliqué ! Il faut se déplacer, trouver des musiciens qui sont également d’accord de se déplacer, et disponibles… Les agendas doivent concorder.. Ce n’est pas si simple ! Alors, à défaut de pouvoir jouer avec de vrais musiciens, le playback est toujours fidèle au poste… D’autant que certains playbacks sont faits par d’excellents musiciens, comme par exemple les Aebersold. Même si on ne peut pas avoir d’interaction, ces playbacks sont quand-même musicalement très intéressants.
– La détente
En effet, lorsqu’on utilise un play-back à la maison, on est plus détendu qu’en plein concert. Sur scène, même si l’idéal est d’être complètement dans la musique et de ne penser à rien, on a tout-de-même souvent toutes sortes de choses auxquelles on se concentre : les coups d’archet, la main gauche, les ghost notes, le son, comment faire sonner telle ou telle note, comment rester bien en rythme, etc… Et bien souvent, cela nous crispe et nous stresse. Or jouer tranquillement avec un playback chez soi permet d’anticiper cette nervosité et de s’habituer à jouer décontracté ; de cette manière, on sera plus détendu sur scène
– Tester ce que vous travaillez seul
Jouer avec un playback vous permet de tester des choses que vous êtes en train de travailler, de nouveaux éléments que vous avez choisi d’introduire dans votre improvisation, sans stress et sans tension. Vous pourrez les répéter autant de fois que vous le désirez afin de les intégrer dans votre jeu! Si par exemple il y a un motif que vous voulez explorer sur le II-V-I, c’est sûr que si vous le faites en continu avec un guitariste et que vous lui demandez de faire cent fois un II-V-I pour pouvoir vous entraîner dessus, au bout d’un moment il en aura marre et il ne reviendra peut-être pas le lendemain… Tandis qu’avec le play-back, le nombre de répétitions dont vous avez besoin sont possibles !
Où trouver des playbacks?
Personnellement, j’utilise régulièrement des playbacks de jazz manouche ou de jazz . Vous pouvez aussi vous fabriquer vous-même vos propres play-back en enregistrant les accompagnements, ce que j’ai également fait, surtout au début de mon apprentissage, n’ayant pas à l’époque l’accès qu’on peut avoir aux playbacks par internet comme aujourd’hui… Evidemment, pour enregistrer un playback, c’est plus facile avec un instrument harmonique comme la guitare ou le piano, mais c’est aussi possible au violon. Il y a plusieurs manières d’accompagner au violon, et dans un prochain article je vous expliquerai comment le faire.
Ci-dessous, je vais vous donner trois sources de playbacks auxquels vous pouvez déjà accéder.
3 sources où vous pouvez trouver des playbacks
– YouTube
Sur cette plate-forme, vous pouvez trouver toutes sortes de styles de playbacks : jazz , jazz manouche, funk, soul… Il vous suffit de taper le morceau que vous souhaitez, puis « playback » ou « play along ». Par exemple pour le jazz manouche, si vous tapez Minor swing playback, vous trouverez d’excellents playbacks comme ceux de Clément Reboul, qui d’ailleurs a aussi un Blog qui s’appelle Apprendre le Jazz Manouche ! Allez y jeter un œil, ses conseils sont excellents ! Je recommande aussi les playback de Denis Chang, Gonzalo Bergara, ou encore Gael Rouilhac…
– Jamey Aebersold
Ces playbacks qui sont purement jazz sont fait avec des vrais musiciens d’excellent niveau. Cette alternative est vraiment chouette musicalement parlant pour le jazz avec batterie. Par contre, les tempi sont parfois trop rapides quand on commence le jazz. Dans ce cas, la solution serait d’utiliser le programme Transcribe, qui permet aussi de faire des relevés en ralentissant la musique. Ainsi, vous pouvez mettre votre playback au tempo avec lequel vous êtes le plus à l’aise, puis augmenter progressivement jusqu’à la vitesse originale.
Personnellement, j’ai beaucoup utilisé le volume 24 qui comprend des pistes qui ne restent que sur un seul accord, dans les 12 tonalités majeures et mineures. Le Volume 65 n’est pas mal non plus car les tempi ne sont pas trop rapides. J’aime aussi le 67 où chaque morceau est transposé dans toutes les tonalités, ainsi que le volume dédié aux II-V-I et qui donne des phrases à travailler sur ces cadences.
– Programmes et applications
Une autre option que j’utilise aussi ce sont des programmes tels que Band in the Box ou Irealbook. J’ai beaucoup utilisé Band in the Box au début de mon parcours et à présent j’utilise Irealbook. C’est d’ailleurs avec IRealbook que j’ai fait le play-back dans la vidéo jointe à cet article.
Les avantages de ces programmes :
on peut choisir ou modifier le tempo, la tonalité et le style d’accompagnement, ainsi que le volume de chaque instrument d’accompagnement
on peut créer soi-même ses propres morceaux. Par exemple, si j’ai une composition que je désire travailler, je peux créer la grille dans iRealBook!
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Vous pouvez aussi télécharger le RÉSUMÉ dans le cadre ci-dessous.
https://www.apprendre-le-violon-jazz.com/wp-content/uploads/2016/05/resume-article-playback.pdf