Cet article concerne la notation en jazz et les symboles d’accords, qui pour l’instant vous paraît peut-être encore bien mystérieuse… En effet, si vous commencez à vous intéresser au jazz, et que vous venez du classique ou de musiques du monde, vous n’avez probablement pas encore eu d’occasion de lire des grilles d’accords comme on en trouve par exemple dans le Realbook, ce recueil qui contient la plupart des grands standards du jazz. Par contre, vous avez peut-être déjà des notions d’harmonie, ou vous avez peut-être même étudié l’harmonie classique à un haut niveau.
Que vous ayez ces notions à un niveau poussé, ou aucune notions, il va falloir dans tous les cas étudier un peu d’harmonie jazz, puisque le système est totalement différent, : c’est une autre manière d’aborder les choses, ce qui est normal puisque c’est aussi une autre musique… Il faut préciser que les symboles d’accord varient parfois selon les musiciens et leurs préférences… Je vais tenter de vous montrer les principales possibilités qui sont les plus utilisées. Je tiens à préciser que je me concentre sur la notation dans cet article, et que même si j’essaie aussi de le compléter avec quelques éléments d’harmonie pour pouvoir expliquer les symboles d’accord, je ne m’étends pas sur l’harmonie jazz en elle-même qui mérite un autre article à part entière.
Tout d’abord, je vais juste situer à nouveau le contexte. Comprendre les accords est nécessaire pour pouvoir improviser en jazz, car tous les standards sont faits avec des grilles comprenant plusieurs accords qu’il faut connaître, et par conséquent savoir lire. Mais qu’est-ce qu’une « grille »? C’est une suite d’accords qui constitue la base d’un standard de jazz. Comme je l’avais dit dans mon article sur l’écoute, un standard est composé d’une mélodie et d’une suite d’accords qui se répète en boucle, et sur laquelle on essaie d’improviser.
Qu’est-ce qu’un accord ? C’est une superposition de tierces. La différence entre un accord mineur et majeur se fera dans la nature de la tierce : si c’est une tierce majeure, l’accord sera majeur, et si c’est une tierce mineure… l’accord sera bien sûr mineur.
Concernant la notation en jazz, il faut savoir que chaque accord est représentée par une lettre.
Do = C
Ré = D
Mi = E
Fa = F
Sol = G
La = A
Si = B
La note fondamentale de l’accord peut être dièse ou bémole. A la lettre qui indique la fondamentale de l’accord va donc se rajouter un # ou un b.
Par exemple, un accord de do dièse majeur sera noté ainsi : C#
Un accord de Ré bémol majeur sera noté ainsi : Db
Pour l’instant, nous allons parler d’accords parfaits ; c’est-à-dire avec une quinte juste.
Nous avons vu que l’accord peut être mineur ou majeur, suivant la nature de la tierce.
S’il est majeur, rien n’est ajouté à la lettre et l’éventuelle altération (# ou b).
Exemples :
Do majeur = C (notes : do-mi-sol),
Fa dièse majeur = F# (notes : Fa#-la#-do#)
La bémol majeur = Ab (notes : lab-do-mib)
Si l’accord est mineur, avec une tierce mineure, il y aura un petit « m » ou un « – » à la suite de la lettre , ou encore « min »
Exemples :
do mineur = C- / Cm / Cmin (notes : do-mib-sol)
sol dièse mineur = G#- / G#m / G#min (notes : sol#-si-ré#)
si bémol mineur = Bb- / Bbm / Bbmin (notes : sib-réb-fa)
Jusque là, nous avons vu des accords à 3 sons, c’est-à-dire fondamentale – tierce – quinte, sans 7ème (ce serait le cas dans un contexte plus pop ou classique), ou alors que la 7ème n’est pas précisée. En jazz, nous avons principalement des accords à 4 sons ou plus.
Lorsque nous rajoutons une 7ème à notre accord à trois sons, elle peut être majeure ou mineure.
7ème mineure :
Lorsque la 7ème est mineure, on trouve simplement le chiffre 7 après la lettre de l’accord.
Nous avons deux cas de figure :
La septième est mineure alors que la tierce est majeure. Cela constitue un accord de dominante qui se résoudra sur le Ier degré. On va l’appeler « accord de 7ème »
Exemples :
Do septième ou Do7 = C7 (notes : do-mi-sol-sib)
Sol septième ou sol7 = G7 (notes : sol-si-ré-fa)
Si la tierce de l’accord est aussi mineure, on aura des accords de type « mineur 7 »
Exemples :
do mineur 7 = C-7 / Cm7 / Cmin7 (notes : do-mib-sol-sib)
sol mineur 7 = G-7 / Gm7 / Gmin 7 (notes / sol-sib-ré-fa)
7ème majeure :
La septième majeure s’écrit ainsi : maj7 ou Δ ou Maj7
Si la tierce de l’accord est majeure , ce sera un accord dit « majeur 7 »
Exemples :
Fa majeur 7 = Fmaj7 ou FMaj7 ou FΔ (notes : fa-la-do-mi)
Do majeur 7 = Cmaj7 ou CMaj7 ou CΔ (notes : do-mi-sol-si)
Si la tierce est mineure, on parlera d ‘un accord « mineur majeur7 »
Exemples:
Fa mineur majeur 7 = F-maj7 / Fm(maj7) / Fmin(Maj7) / F-Δ / FmΔ / FminΔ
(notes : fa-lab-do-mi)
Do mineur majeur 7 =C-maj7 / Cm(maj7) / Cmin(Maj7) / C-Δ / CmΔ / CminΔ
(notes : do-mib-sol-si)
A la place de la 7ème dans un accord à 4 sons, nous pouvons avoir également la 6te.
L accord majeur 6 s’écrira avec un 6 après la lettre de l’accord.
Exemple :
Do majeur 6 = C6 ( notes : Do, Mi, Sol, La)
L’accord mineur 6 sera avec une tierce mineure et la sixte/
Exemple:
Do mineur 6 = Cm6/ C-6/ Cmin6 (notes Do, Mib, Sol, La)
Jusaue là, nous avons vu les accords mineurs et majeurs avec une quinte juste.
Nous avons aussi d’autres types d’accords qui vont arriver dans les grilles.
L’accord diminué , avec une quinte diminuée, qui est aussi un empilement de tierces mineures.
Par exemple, do diminué va s’ écrire Cdim ou C°.
Les notes qui constituent cet accord sont : do – mib – fa# – la.
L’accord mineur 7 bémol 5 qui est un accord mineur 7 avec une quinte diminuée, sans quinte juste.
Cet accord est noté Bm7b5 ou BØ. Les notes qui constituent cet accord sont si-ré-fa-la. C’est l’accord qui est utilisé souvent en tant que sous-dominante dans un contexte mineur ; c’est le deuxième degré, qu’on retrouve dans les fameuses cadences jazz II-V-I mineures, donc IIØ -V-Imin.
L’accord sus4, un accord de 7ème avec la quarte suspendue , n’a donc pas de tierce. Il correspond à l’accord de 4/6 en classique, sauf qu’en c jazz il ne se résoud pas et est considéré comme tel…
Notation : Gsus4 / G7sus4 / G7sus (notes : sol-do-ré-fa)
On trouve aussi l’accord sus2, ave une seconde suspendue = Csus2 (notes : Do-Ré-Sol)
Un accord C/F « accord de Do majeur basse Fa » est comme son nom l’indique, un accord de Do majeur avec une basse différente de la fondamentale de l’accord. En l’occurrence la basse est Fa. L’accord sur basse peut être à trois sons ou plus.
Exemples :
Do basse Fa = C/F (notes : Fa, Do, Mi, Sol)
Sib maj7 basse Do = Bbmaj7/C (notes : Do, Sib, Ré, Fa, La)
Si la quinte est augmentée , ce sera un accord augmenté.
Exemple :
Caug = C+5 ou C#5 (notes : do-mi-sol#)
Si les accords sont suivis des chiffres 9, 11 ou 13, on parle d’enrichissements. C’est la suite des tierces empilées dont je vous ai parlé au début de l’article.
Dans les accords maj7 ou min7, on remplacera le chiffre 7 par 9, 11,13, suivant la couleur qu’on veut faire ressortir au-dessus de l’accord de base. Dans ce cas, on va très souvent enlever la quinte.
Exemples :
Cmaj9 (do-mi-si-ré)
Cmin9 (do-mib-sib-ré)
Cm13 (do-mib-sib-la)
C-11 (do-mib-sib-fa)
Dans les accords de 7ème, les 9, 11 et 13ème peuvent être altérées, devenir dièses ou bémoles. Lorsqu’on joue la 11 ou 13ème, la 9ème est souvent également jouée)
Exemples :
G7b9 (sol-si-fa-lab)
G7b9b13 (sol-si-fa-lab-mib)
G7#11 (sol-si-fa-la-do#)
G7b13 (sol-si-fa-la-mib)
Il y a encore d’autres accords, la liste est longue.. Mais je pense avoir répertorié les principales possibilités. N’hésitez pas à me faire part d’oublis et je compléterai l’article !!
J’espère que les symboles d’accords en jazz sont à présent un peu plus clairs pour vous. Si vous avez aimé l’article, n’hésitez pas à cliquer sur le lien facebook pour le partager !